Le 8 mars, femmes et développement dans l'art - Article "Aliment et développement" du 8 Mars 2018
Le 8 mars pour dire la place de la
femme dans le développement ? Disons-le avec l’art à travers le triptyque
ci-dessus.
Outre les interprétations culturelles que chacun
peut faire de ces trois tableaux, on peut y lire les différentes présences de la femme au champ, aux côtés de l’homme, dans le
développement.
Au premier tableau, « La
moisson ou Ruth et Booz » de Nicolas Poussin, c’est la moisson à laquelle
tous ces travailleurs embauchés ou en devoir sont conviés à y mettre la faux. L’allégorie
de cet outil aratoire ne saurait y trouver place, tant la production est
abondante. Il s’agit juste de récolter pour nourrir et que la vie soit.
Toutefois,
les travailleurs, des femmes et des hommes, peu nombreux, semblent montrer un désintérêt à la tâche par
laxisme ou par scepticisme. L’aire est
immense, l’horizon semble s’obscurcir, des nuages
s’amoncellent ou la fumée monte, dans tous les cas le temps presse. Certains travailleurs montrent peu d’entrain. D'autres s’occupent d’eux même ou encore s’asseyent sur les bottes confectionnées, du travail déjà fait.
La seule dynamique qui se dégage de ce
tableau, c’est la dame présentant la main et le geste du maître (pour reconnaissance de la qualité humaine) de la moisson.
Le dialogue
entre les deux ne porterait-il pas sur l’exhortation de la dame au maître de faire quelque chose pour remettre à la scelle ses compagnons ? et
lui de répondre « Toi, va et fais ! » ? Réussiront–ils à dynamiser
le groupe pour sauver cette belle
production ? Le cas échéant, sauver le peu récolté ou qui le serait et pourrait nourrir et rassasier.
Le second tableau, « Les glaneuses » de Jean François Millet en dehors de toute interprétation religieuse ou culturelle faite du glanage du grain au champ, « Les glaneuses » de Millet est un tableau sombre voire révoltant par la posture des femmes.
Pliées de la sorte, ces femmes semblent disputer le grain à la fourmi et à l'oiseau du ciel. C'est la condition humaine dira-t-on. Alors ce tableau est une insulte à l'humain !...
Cependant, pour Millet, au Salon de 1857, son tableau est tout autre chose quand il déclarait « Faire servir le trivial à l’expression du sublime » ! Ce à quoi répondit Baudelaire : « Le style lui porte malheur ! »
En dehors des querelles artistiques et d'opinions, ce tableau peut rappeler l’actualité alimentaire : « la lutte contre le gaspillage » commence au champ. Aussi, il peut être éloge pour ce que la femme contribue au développement. En effet, il n'est pas faux de dire que la phallocratie et le machisme lui ont donné de se forger un caractère positif en ce qui concerne la production des aliments : la minutie et l’attention. Doivent-elles dire "merci les hommes !"?
Réduire la perte au champ, même par le glanage qui n'est pas souhaitable, est un gain en production et peut être bien un facteur pour réduire les surfaces cultivées. Ce qui permettrait une meilleure gestion des intrants agricoles ou la maîtrise de l’agroforesterie et de la lutte intégrée. Le glanage peut inspirer la technologie de la récolte pour réduire les pertes en grains tout en respectant l’écosystème.
Dans le troisième tableau, c’est la femme qui est au premier plan. Ce dernier tableau, du triptyque, ne consacre-t-il pas la femme, aux côtés de l’homme dans le développement ? «La porteuse de la gerbe !»
"Chers messieurs, pour le développement, soyez rassurés ! vous êtes et vous faites la cote de la femme, le 8 mars ne vous met pas à la côte!"A&D" se permet ce trait, ces mots, le 8 mars est jour de fête dans de nombreux pays, mais sans oublier sa gravité. Le développement ne rime-t-il pas avec la paix ? la situation dans le monde, particulièrement dans les pays en guerre et dans ceux du Sahel le rappelle. Paix à tous pour un développement riche, prodigue de bienveillance et harmonieux. Lire aussi