Se nourrir et être rassasié - Article aliment-et-developpement.com de février 2017, mis à jour en mars 2017

Introduction 

L’alimentation et la nutrition humaine, se nourrir et  être rassasié, ce besoin  universel est l’un des principaux sujets du développement durable.  La population mondiale estimée à 7,43 milliards au premier juillet 2016 était de 6,1 milliards en 2000, soit une augmentation de plus d’un milliard d’hommes en 15 ans, selon les estimations des Nations-Unies. Ainsi, la Terre pourrait être habitée par 8,5 milliards d’hommes, en moyenne, à l’horizon 2030.  En effet, les conditions de vie des hommes se sont améliorées ou s’améliorent,  dans l’ensemble, depuis le siècle dernier,  grâce  au progrès dans de nombreux domaines scientifiques, techniques, technologiques,  socio-économiques et politiques. Cela s’est traduit par l’amélioration du pouvoir d’achat donc un meilleur accès à une alimentation en quantité et en qualité. Celle-ci est définie en termes de production et de transfert de protéines végétales. Alors que, pour obtenir 1 kg de protéines animales il faut utiliser en moyenne 7 kg de protéines végétales, on comprend bien que nourrir les hommes, eu égard à la démographie croissante, soit une préoccupation quand on sait  que la superficie cultivable de la Terre est limitée. Il faut trouver des moyens durables pour nourrir les hommes. L’Exposition universelle, EXPO 2015, tenue à Milan, du 1^er mai au 31 octobre 2015,  portait cet objectif sous le thème, «Nourrir la planète, énergie pour la vie». La presse en avait largement fait échos toute la période de l’exposition. Des solutions et projets de solutions pour nourrir les hommes existent en dehors ou en plus du contrôle de la natalité préconisé depuis 40 ans, à savoir:

- augmenter les surfaces cultivables en gagnant du terrain sur la forêt,  le désert, la mer ou la ville (l’agriculture urbaine hors sol)  ;

- s’affranchir du souci de l’espace dû aux cultures en produisant des espèces améliorées, adaptés et à bon rendement en quantité et en qualité;

- s‘affranchir à la fois du souci de l’espace dû aux cultures et des contraintes de l’aléa climatique.Ainsi, des cultures nouvelles sont proposées pour la facilité,  la rapidité de leur production et leur richesse en constituants nutritifs. Ces cultures nouvelles augurent bien d'une alimentation nouvelle à l’horizon. 

Au travers de ces solutions, «Nourrir les hommes » est étroitement lié à la question de l’aménagement du territoire que pose de toutes les manières l’EXPO 2015. Du reste, l’histoire de la production agricole de l’aliment n’est-elle pas  faite partout et depuis toujours de cette bataille de l’aménagement du territoire?II en est ainsi aujourd’hui et il en sera de même demain.  Aussi, la question de « l’assiette de demain » reposerait  sur le volet production de l’aménagement du territoire.  

Les préoccupations liées au changement climatique et à la pollution atmosphérique ne sont-elles pas là des éléments qui donnent un regain d’intérêt à l’aménagement du territoire ? La production de la nourriture en bénéficiera . 

Mais encore, suffit-il de produire pour nourrir ? C’est la question de l'acception et de l’acceptation des nouveaux cultivables (insectes, algues, plantes sauvages) et des cultivars (produits issus de la manipulation génétique) qui est posée. Suffit-il de nourrir pour rassasier ? Une catégorie d'aliments peut-elle ou doit-elle être privilégiée par rapport à une catégorie habituelle ? N'est -il pas préférable d’aménager, d'accommoder, au mieux l'aliment choisi, habituel, tant il n'est pas faux de dire "Notre alimentation fait nos emplois"? Qu’est-ce que c’est "se nourrir et  être rassasié"? Suffit-il d’être rassasié pour vivre ?... et qu’est-ce que l’aliment ? 

La notion d’alimentation est très complexe, celle de nutrition l’est davantage, tant les facteurs qui entrent en jeu sont nombreux et de plusieurs ordres: scientifique, économique, politique, socioculturel, religieux, environnemental et sanitaire. Tous ces facteurs  influent d’une manière ou d’une autre sur l’alimentation et/ou la nutrition, et cela de la production de l'aliment à son métabolisme et au bien-être attendu de sa prise. Aussi impliquent-ils la vulgarisation de toute connaissance scientifique et en particulier celle de l'alimentation et de la nutrition  pour répondre à cet autre  grand  appel du siècle, "Nourrir la planète, énergie pour la vie"... suite