De la classification des grains - Article "Aliment et développement" de septembre 2016
La littérature ancienne, grecque et latine, enseigne que Cérès fut la première à découvrir les céréales. Le médecin de François 1er (1494-1547, roi de France de 1515 à 1547) rapporte les genres de céréales suivant les textes des savants antiques.
Selon Théophraste (371-288 av. J.-C., philosophe de la Grèce, botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste), les céréales se divisent en deux grands genres principaux : premièrement, celui du blé et de l’orge; deuxièmement, celui que les grecs appellent khedropa (pois, pois chiche, fève, ce que nous appelons en général légumineuses ) à ce genre il adjoint le millet, le panic et le sésame.
Pline (Pline l'Ancien v. 23-79 apr. J.-C., écrivain latin et auteur d'une encyclopédie, Histoire naturelle, qui fit de lui la principale autorité scientifique de l'Europe antique. les céréales se divisent en deux grand genres principaux selon leur époque d’ensemencement (en hiver ou en été) de même que tous les genres de blé.
Galien (v. 131-v. 201), semble avoir divisé les grains en deux groupes à savoir les grains que l’on peut panifier et les non panifiables les ospria (les légumes) dont le riz.
Columelle (Lucius Junius Moderatus 1er siècle de l’ère contemporaine, agronome) divise les grains (semences) en blé (le froment et l’adoréum) et légumes (la fève, la lentille, le pois, le haricot, le pois chiche, le chanvre, le millet, le panis, le sésame, le lupin, aussi bien que le lin et l'orge qui sert à faire la tisane).
Cette classification des grains ne contredit pas celle de "céréales et légumineuses" de la biologie végétale de nos jours. On peut constater, cependant, que la classification en alimentation des produits agricoles existe depuis Théophraste. Jusqu'à une époque récente, dans de nombreuses contrées du monde au climat tempéré, le plat des principaux repas est à base de blé ou d'orge (subsidiairement). Les autres grains servant de nourriture d'appoint, aussi sont-ils appelés légumes. de nos jours, le maïs en salade n'est-il pas dit légume de même que certains fruits ?
Quelques références bibliographiques
- Bibliothèque universitaire de Lyon I, Régimes et Diététique de l'antiquité au XIX è siècle - Journées du patrimoine 2000, Mémoire de la table, 120 pages.
- BRUYÉRIEN-CHAMPIER J., L’alimentation de tous les peuples et de tous les temps jusqu’ au XVIè siècle , traduit du latin par S. AMUNDSEN, 1998, éd. L’intermédiaire des chercheurs et curieux, 666 pages.
- DOUDON M., Histoires de plantes glanées à travers mythes, légendes et traditions, 1987, éd. Missions et développement, 78 pages.
- TOURTE Y. et coll., Le Monde des Végétaux, 2005, éd. Dunod, 384 pages.
Histoire du commerce des grains - Article "Aliment et développement" de mars 2016
L’histoire de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIXe siècle, en France, est aussi celle du commerce des grains. Elle est associée à des mouvements socio-économiques, à des noms et évènements socio-politiques dont :
- les physiocrates, école d'économistes français du XVIIIe siècle;
- Anne Robert Jacques Turgot, baron de l'Eaulne (1727-1781), sur la liberté du commerce des grains et le libre-échange des produits agricoles;
- Jacques Necker (1732-1804), sur la législation et le commerce des grains;
- Charles-Alexandre de Calonne, (1734-1802), sur la suppression des douanes intérieures et la liberté du commerce des grains;
- la 1ère République (Les Girondins, 1792), sur le rétablissement de la liberté totale du commerce des grains;
- la 1ère République (Les Girondins, 1793), sur le retour de la taxation des prix et la mise en place de mesures répressives pour les accapareurs de denrées. C'était là une des exigences du mouvement populaire, au gouvernement, en matière économique.
Jusqu'à la fin des années 1940 le commerce organisé des grains concernait essentiellement le blé et l'orge en Europe.
Quelques références bibliographiques
- TOUSSAINT - SAMAT M., Histoire naturelle et morale de la nourriture, 1987, éd. Bordas Cultures, 590 pages.