Impact du changement climatique sur la dégradation des sols et la production agricole - Article aliment-et-developpement.com - Octobre 2016
L'impact du changement climatique au Sahel est sensible par la raréfaction des pluies et la dégradation des sols.
L'adaptabilité des cultures aux sols, une marque du changement climatique, est manifeste, perceptible, dans cette région. Le champ d’arachide de la photo ci-dessus était champ de mil il y a 30 ans et autrefois champ de sorgho et de niébé en cultures associées. Ce changement cultural est non seulement conséquent à la raréfaction des pluies, mais aussi à la nature du sol. De hautes herbes, aux souches de plusieurs dizaines de centimètres de pourtour, vieilles de plusieurs décennies, voire centenaire, entouraient ces champs. Ces souches retenaient les sols, leurs talles grandissant protégeaient les semis du vent. Cette herbe a disparu avec les grands arbres d'ailleurs. Ceux-ci desséchaient presque toujours de la même manière, suite à la foudre. Il y a eu changement climatique au Sahel, on peut vraiment le dire.
Il est vrai, la zone a toujours connu des poches de sécheresse et de disette, mais sur de courtes durées, il eut même des périodes de famine dont celle de 1914 et 1931 qui virent la construction de greniers (photo ci-contre - Kaya BF) de prévoyance.
L'observation profane et le témoignage peuvent accompagner efficacement les outils et moyens scientifiques d'évaluation du changement de tout écosystème.
Le monde n'a jamais été aussi riche qu'aujourd'hui en moyens de communication, dont Internet, pour sensibiliser à la question du développement durable.
Le développement durable est aussi une question de communication (dans le respect de l'homme, des biens et de l'environnement). Celle-ci n'est pas forcément une mobilisation par un organisme d'encadrement, mais par la propagande de toutes les manières (la communauté internationale veille), tout comme pour les campagnes électorales (sait-on assez combien de milliards de sous et de bonnes volontés ont été mis au Sahel, pour des résultats très souvent en deçà de ce qui était escompté par tous). Chaque personne sensibilisée est un acteur conscient voire conséquent, autant qu'elle le soit pour la bonne cause de tous et pour tous.
Sur ces photos, on note le ravinement du sol entre les plants d’arachide. L’aspect des racines des plants montre que ceux-ci vont chercher en profondeur (20 cm environ, pour une productivité d'une douzaine de gousses par plant, à savoir encore si celles-ci sont pleines !) l'eau et les éléments indispensables à leur croissance. Si les pluies semblent de retour au Sahel, le ruissellement est un facteur limitant la productivité. Il entraîne non seulement la bonne terre, mais aussi érode et appauvrit les sols pour remplir de boues les voies d'évacuation des eaux et les cours d'eau, favorisant ainsi des inondations.